AES : ils meurent, les juntes se taisent, le grand effacement des soldats du Sahel
Dans un article publié par Le Monde Afrique, le journaliste Benjamin Roger lève le voile sur une réalité glaçante : au Mali, au Burkina Faso et au Niger, les pertes militaires sont volontairement passées sous silence par les régimes militaires au pouvoir. Une stratégie d’occultation méthodique qui prive les familles de la vérité, les armées de reconnaissance, et l’opinion publique d’information.
Depuis l’arrivée des juntes dans ces pays – respectivement en 2020, 2022 et 2023 – les chiffres officiels sur les morts au front se sont raréfiés, voire évaporés. Lorsqu’un soldat disparaît, ses proches doivent parfois attendre des semaines avant d’apprendre, sans précision, qu’il a été « porté disparu » ou qu’il est « tombé au champ d’honneur ». Aucun lieu de sépulture n’est indiqué, aucun hommage national ne lui est rendu. L’exemple de Moussa, jeune soldat malien tombé à Dioura le 23 mai dernier lors d’une attaque du GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), illustre cette pratique. Sa mère, Awa, a reçu la visite de deux militaires lui annonçant sa mort… et lui remettant une maigre compensation : un sac de riz, une enveloppe de 100 000 francs CFA et quelques vivres.
La situation est similaire au Burkina Faso, où l’armée est confrontée à une série d’attaques particulièrement meurtrières. Rien que sur les deux dernières semaines de juillet, plus de 180 personnes – dont 160 soldats et VDP (Volontaires pour la défense de la patrie) – ont été tuées dans une succession d’opérations menées par le JNIM (affilié à Al-Qaïda) et l’État islamique au Grand Sahara. Ces attaques ont visé des garnisons, des convois et des villages entiers. Mais la junte dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré n’a publié aucun communiqué. Pire encore : au même moment, elle célébrait en grande pompe l’inauguration du stade du 4 Août à Ouagadougou.
À cette opacité s’ajoute une répression féroce contre les voix dissidentes : journalistes, militaires et simples citoyens sont réduits au silence sous peine de représailles. Certains opposants au régime burkinabè évoquent une volonté délibérée de « fragmenter l’information » dans les casernes, afin d’éviter que les troupes ne prennent conscience de l’ampleur des pertes. L’enterrement des soldats se fait désormais en catimini, sans honneurs ni cérémonies officielles, parfois même sans récupération des corps. Les familles endeuillées sont abandonnées, et les armées, privées d’un devoir de mémoire fondamental.
Le mutisme des autorités militaires, érigé en dogme, traduit une vision idéologique de la guerre, où le déni supplante l’hommage. Comme le résume un officier malien sous couvert d’anonymat : « Nos pertes sont cachées quasi systématiquement. Il y a une omerta sur nos morts. »
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